Impôts et perception : l’expertise du CREST mise à contribution


Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) vient de publier la note n°11 (juin 2025) présentant les analyses complémentaires de la deuxième édition du Baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux. Ce travail inédit repose sur un appareil statistique sophistiqué mêlant données déclaratives et données administratives. Il bénéficie de l’expertise de chercheurs du CREST, fortement mobilisés depuis la première édition de 2021.

Une collaboration au service d’une meilleure compréhension du consentement à l’impôt

Le Baromètre du CPO, mené en partenariat avec Harris Interactive, l’Insee et le CREST, vise à mieux comprendre l’opinion des Français sur les impôts et cotisations sociales. Pour la première fois, les réponses des enquêtés ont été appariées à leurs données fiscales réelles (revenus, taux d’imposition), dans un cadre sécurisé et anonyme via le CASD, le Centre d’accès sécurisé aux données.

Des résultats éclairants sur la perception de l’impôt

L’étude confirme que la satisfaction vis-à-vis de l’usage de l’argent public reste le facteur le plus déterminant de l’acceptation des prélèvements. Elle révèle également que près de la moitié des Français connaissent avec précision leur revenu fiscal et leur taux d’imposition, une donnée souvent sous-estimée dans les enquêtes classiques.

Les travaux mettent aussi en évidence que la surestimation de son propre taux d’imposition est corrélée à une moindre acceptation de l’impôt, alors que les réductions d’impôt pour dons aux associations sont associées à une plus grande adhésion au système fiscal. À l’inverse, les crédits d’impôt pour garde d’enfants ou emploi à domicile semblent, de manière paradoxale, associés à un moindre consentement.

Le CREST, au cœur de la recherche socio-fiscale

Un groupe de chercheurs du CREST a été impliqué dans toutes les étapes du projet, depuis la conception de l’enquête jusqu’à l’analyse des données appariées. Leur contribution témoigne de la capacité du laboratoire à combiner outils empiriques de pointe et enjeux de société, notamment autour des questions de justice fiscale, de perception citoyenne et de politiques publiques.

Cette collaboration confirme l’importance de produire des indicateurs fiables pour nourrir le débat public, et montre que les sciences sociales quantitatives ont un rôle essentiel à jouer dans l’évaluation des politiques fiscales et sociales.