Chat-GPT, Dall-E, Midjourney ou StableDiffusion … Ces mots sont désormais les noms que l’on prête à l’IA, une intelligence artificielle qui, régulièrement, fait l’objet de prophéties médiatiques annonçant la fin – sans cesse repoussée – du travail humain. Pourtant, ces technologies reposent sur une besogne nécessaire, un travail humain, bien vivant, et tout à fait essentiel.  Plutôt que d’y mettre fin, ces avancées technologiques déstructurent le travail, et le rendent de plus en plus informel, précaire, sujet à un ensemble de variabilité et de fluctuations qui répondent autant au marché classique qu’à un nouveau type de marché, celui des plateformes, qui ont leurs propres fluctuations, dues à des logiques moins économiques qu’algorithmiques. Sous la ‘’surface de l’automatisation’’, une quantité astronomique de ‘’travail digital’’ a en réalité lieu. Alors, cette intelligence est-elle si artificielle que ça ?

Antonio Casilli est enseignant chercheur à l’Institut polytechnique de Paris, à l’Institut Interdisciplinaire de l’Innovation, ainsi qu’au sein de l’unité mixte de recherche du CNRS. Chercheur associé à l’EHESS, et au NEXA Center For Internet and Society. Cofondateur du DiPlAb, un groupe de recherche interdisciplinaire sur les plateformes de travail digital, il est spécialisé dans l’étude des transformations sociales liées aux technologies de l’information et de la communication, il est reconnu pour son engagement dans le domaine des droits numériques, ainsi que pour ses travaux sur les réseaux sociaux en ligne et sur le digital labour. Fort de son expertise, il est intervenu plusieurs années sur France Culture et, plus récemment, dans le documentaire d’Henry Poulain pour France TV Slash ‘’Invisible : les travailleurs du clic’’.

Paola Tubaro est directrice de recherche au CNRS. Économiste de formation, puis sociologue, elle est membre du Centre de Recherche en Economie et Statistique (CREST) de l’agglomération parisienne et cofondatrice du DiPLaB. Elle utilise la science des réseaux sociaux pour éclairer les transformations contemporaines des marchés et des organisations. Ses recherches actuelles portent sur l’économie des plateformes numériques, les réseaux de production mondiaux de l’industrie de l’intelligence artificielle, le rôle du travail humain dans le développement de l’automatisation et les inégalités numériques. Elle s’intéresse également à l’éthique des données et de l’intelligence artificielle.

Entrée libre sur réservation.

Une intelligence pas si artificielle que ça ? | Patronage Laïque JV (patronagelaique.eu)